ROLAND MINNAERT fine art photography

Jacques COLLARD

‘Pourquoi Pas?’ - décembre 1978

Roland Minnaert et Bernard De Melo: ‘l’Androgyne’

EROTIQUE? Naturellement. Précisons par ce vocable synonyme de qualité que les amateurs de pornographie sont priés d'aller porter leur chèque ailleurs.

“Parler de l'androgyne, c'est dire l'amour", écrit l'auteur du texte en exergue aux dix-huit photos-lithos de Roland Minnaert. Et d'ajouter que millénaire est le rêve de l'union du couple en un seul être... autrement dit, de la restitution de l'état primordial.

Etat abolissant comme dérisoires nos vaines ratiocinations phallo- ou vulvocratiques... “L'imagination au pouvoir !”.

Le procédé d'impression? C'est la pygmogravure, qui se situe aux confins de la photo et de la litho. Il serait fastidieux de citer tous les maîtres artisans qui aidèrent les deux fauteurs du délit d'éditer, en leur entreprise-gageure.

Que soixante exemplaires et pas un de plus témoignent de cette entreprise, est aussi dans la ligne hautement élitaire (n'ayons pas peur de le dire) qui y préside.

Ceci ne concerne évidemment que ceux qui savent de quoi l'on parle. Rappelons à ce propos l'anecdote de Rops approché en une réception par un Important:

- Maître, voici cinq ans que je demande à tel marchand de me vendre vos œuvres.

-Monsieur, voici cinq ans que je lui interdis de vous en vendre.

J. C. ~ (Exposition au Centre Belge du Bijou, 360, av. Louise).

Jacques COLLARD

‘Pourquoi Pas?’ - août 1977

Roland Minnaert... Un Album: ‘Requiem pour un Amour’

C'est au titre de hobby qu'en 1965, il aborde la photo.

Après un passage dans la publicité, il se tourne vers les photos en ateliers d'artistes, puis vers la photo d'art.

“Requiem pour un amour”", l'album qui forme le centre de cette exposition, est son premier. Luxueusement édité, il enchantera par ses prouesses photographiques tous ceux qui sont initiés aux diverses techniques du métier, mais surtout ceux qui se sente ni mordus par une approche magique de l'érotisme.

“Une vision” nous dit notre consœur Phil Mertens “qui déplace fies limites du rêve, de la vie et de la mort”.

En direction de quoi? De ce point mystérieux où leurs forces s'annulent.

Déjà pointe le thème de l'Androgyne auquel Roland Minnaert consacrera un autre album déjà en gestation. Il a d'autres projets encore: une sorte de “Qui est qui?” où il donnera à suivre des artistes amis (de Roland Monteyne à Yves Rhaye) non seulement dans leur atelier, mais aussi dans leurs habitudes, voire dans leurs marottes ...

Il revient enthousiaste du séminaire de Fribourg pour la promotion de la photo d'art.

- Cela démarre en Europe, nous dit-il. Nous rejoindrons bientôt les U.S.A. où la photo d'art a ses galeries, ses collectionneurs, ses musées. Un département important lui a déjà été consacré à la dernière «Documenta» de Cassel. Lucien Clergues, en France, organise le Festival d'Arles, et en octobre prochain, un congrès mondial des photographes d'art se tiendra à Belgrade.

Vous y participerez?

- Certainement.